Présentation

La finalité de la Recherche en Informatique Centrée Humain  (RICH) est la construction et l’évaluation d’instruments par et pour l’humain. Par RICH, nous entendons les recherches en informatique qui nécessitent de prendre en compte les activités humaines pour élaborer et évaluer une proposition de recherche. Il peut s’agir d’un modèle conceptuel, d’un langage, d’une application, d’une interface, etc. C’est le cas de la recherche en EIAH qui va élaborer des modèles, des langages, et des dispositifs numériques supports à l’activité d’enseignement et d’apprentissage. Par exemple, un modèle d’apprenant en chirurgie, modélisé par un réseau bayésien, permet de construire un simulateur d’apprentissage (ANR Teleos).

Cette recherche en EIAH nécessite souvent des données produites sur le terrain en intégrant l’humain à certains moments de la conception et lors de l’évaluation de cette recherche. Cette démarche de terrain est complexe car elle doit également tenir compte du contexte dans lequel l’humain apprend ou enseigne. Il s’agit d’une approche systémique. Intégrer l’humain et son contexte pour construire des connaissances scientifiques et des outils n’est pas simple. Ce constat n’est pas nouveau, et de nombreux travaux ont été conduits pour faciliter la conception participative, proposer des démarches centrées utilisateurs, systémiques, et/ou articuler conception et recherche. Les méthodes de production de données, qualitatives ou quantitatives, pour construire et évaluer ces outils sont également nombreuses. Ces contributions démontrent l’intérêt de procéder par étapes, de proposer des méthodologies mixtes (qualitatives et quantitatives) et de produire des instruments de mesure réutilisables. En revanche, l’organisation de ces différentes étapes et les indicateurs qui permettent de contrôler la qualité des résultats produits à chaque étape ne sont généralement pas décrits.

Ces questions d’ordre méthodologique qui se posent pour la conduite de la recherche en EIAH mettent en lumière des besoins de clarification de ses fondements épistémologiques. Ce qui signifie se poser la question de la posture épistémologique du chercheur en EIAH et de la manière dont une connaissance peut être évaluée et validée dans le cadre de la recherche en EIAH.   Les objectifs de ce groupe de travail sont décrits ici.

Ainsi, les travaux du groupe  s’articuleront autour de questions :

  • Epistémologiques : quelle posture épistémologique pour le chercheur ? Quels critères de validité des connaissances produites ?
  • Méthodologiques : Quelles méthodologies de conduite de la recherche pour prendre en compte la complexité des contextes étudiés ?
  • Techniques : Concrètement, comment mettre en œuvre ces méthodes de conduite de la recherche en EIAH ? Quels instruments pour la production des données ? Comment mettre en place un processus qualité ?

Notre démarche est pragmatique : utiliser les travaux existant sur les Sciences de l’Artificiel, sur les postures épistémologiques, sur le Design Based Research, sur la Recherche Orientée Conception RoC et sur le modèle THEDRE et ses outils pour proposer un cadre et des outils opérationnels pour le travail pluridisciplinaire de la recherche en EIAH.  

Porteur(s):

  • Nadine Mandran : Université Grenoble Alpes. CNRS. Laboratoire Informatique de Grenoble (LIG)
  • Eric Sanchez : Université de Fribourg (CH). Laboratoire d’Innovation Pédagogique (LIP)